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Stéphane Chenevière. Un nom qui revient souvent dans les forums. Vainqueur en 2001 du premier prix de l’AFAP en cartomagie, il décide deux ans plus tard, à 23 ans, avec son ami Frantz Rejasse, de sortir un livre qui fait parler de lui de par sa qualité : Altitude.

J’ai eu envie de rencontrer ce jeune magicien ou « faiseur de tours de cartes » comme il se définit lui-même.

Très discret (trop ?), il ne s’exprime que très rarement et pourtant j’étais persuadé qu’il avait des choses intéressantes à dire. Vous pourrez constater par vous-même que je ne m’étais pas trompé. Bonne lecture.


Lionel : Tout d’abord merci d’avoir accepté de répondre à mes questions. C’est vraiment très sympa de ta part.

Stéphane : non, non de rien, c’est moi qui te remercie. J’ai jamais vraiment eu ce genre d’expérience. C’est intéressant.

Lionel : Alors, il y a peut-être quelques personnes qui ne te connaissent pas encore […]

Stéphane : deux ou trois oui (rires).

Lionel : Peux-tu nous livrer ton parcours magique en quelques mots ?

Stéphane : J’ai commencé la magie à 17 ans. En terminale, en même temps que le bac. J’ai commencé comme beaucoup de jeunes en ce moment avec la cassette de Bilis. Depuis tout petit, j’étais quand même bien dedans. J’adorais les jeux de cartes, belote, tarot… Comment tricher avec papy, mamie... C’est quand même des proies assez faciles (rires).
Donc, avec la cassette Bilis numéro 2 dans un premier temps. Pendant un an. Des mélanges français, des farots, des sauts de coupes, etc.

Lionel : Dès le début ?

Stéphane : Oui. Dès le début. Après je suis passé à la cassette numéro 3 et il parlait de tout un tas de trucs que je ne connaissais pas. Levées doubles, comptage Elmsley. J’ai regardé la cassette 1 que bien plus tard.

Mais la 3 honnêtement, c’est une excellente cassette. Il y a un super compromis entre la simplicité des tours et la technique. Des tours efficaces et qui bluffent quoi. Les mélanges du monde, Out of this world, le change Erdnase, des trucs géniaux.

Lionel : Tu m’as appris tout à l’heure que tu n’es pas magicien professionnel ? J’avoue franchement que je le pensais. Il y a une raison à ça ?

Stéphane : J’ai fait pas mal de trucs. Des mariages, du table en table sur des terrasses, des séminaires pour entreprises, etc.

J’ai pesé les pour et les contre de tout ça. Déjà les plans galère ça m’a un peu échaudé. Les mariages au fin fond de la campagne, les cartes sur les nappes pleines de vin, c’est un peu limite. Se faire envoyer ballader aux tables. Mais bon, ça, ça fait partie du truc.

En plus, les cartes, ça suffisait pas. Quoiqu’en close-up, avec le temps et l’expérience, je m’en sortais parce que j’avais des trucs relativement variés.

Il faut devenir commercial aussi et ça, ça ne me plaisait pas du tout.

Et puis j’ambitionnais vraiment de faire des trucs auprès des professionnels. Des confs, des choses de ce genre.

Puis honnêtement, je suis prof de maths à côté. C’est un boulot fixe, sûr. Et bouger toute l’année, ça me fatiguait peut-être un peu.

Lionel : Alors prof de maths. Justement, c’était l’objet de ma prochaine question. Comment concilie-t-on la vie professionnelle avec sa passion ?

Stéphane : Alors, prof, c’est 18 heures de cours à donner. Bon, un petit peu plus pour préparer, mais la magie c’est à l’envie. Il m’est arrivé pendant un mois de ne pas toucher un jeu de cartes. Et puis il y a de ça trois ou quatre semaines, je me suis pris la tête sur un truc, car je voulais monter un petit numéro et là, c’est du cinq, six heures par jour et les cours, et bien, je ferais ça, ça et ça et ça ira quoi !

Lionel : La passion pour la magie, est venue comment ? Comment la cassette de Bilis, est-elle arrivée entre tes mains ?

Stéphane : C’était un cadeau de Noël. Mon frère a senti le truc en fait. Il savait que j’aimais bien tout ça. Il y avait Coucou c’est nous avec Bernard Bilis qui passait à l’époque à la télé et je commençais à regarder. Je commençais à chercher parce qu’il m’énervait (rires). Notamment, je m’étais pris la tête sur le truc de la prédiction de Bill Simon. Tu écris une prédiction sur une carte de visite. Tu fais signer par le spectateur. Il insère la carte de visite dans le jeu et finalement le spectateur a glissé la carte de visite entre les deux cartes de la prédiction. Tour génial ! J’avais trouvé ce truc-là et je le faisais et tout le monde était fou, car encore une fois, l’effet est génial.

Lionel : Puisque l’on parle d’émission que tu regardais. Quand tu regardes de la magie, tu aimes quoi ? Des cartes et uniquement des cartes ou tu prends du plaisir à regarder autre chose ?

Stéphane : Je vais du « j’ai honte de faire de la magie » à « c’est génial, c’est excellent, tu devrais faire un truc comme ça ! ».

Je regarde tout ce qui passe. Même si c’est C’est mon choix avec de la magie, je regarde quand même. Par curiosité quoi. Bon là, c’est les mauvaises émissions. Je me dis « si quelqu’un sait que je fais de la magie, je suis foutu ! ».

Puis il y a les meilleures émissions. Celles de Mirouf, Las Vegas, dans lesquelles il y a des super numéros, le Plus grand cabaret évidemment.

Donc, je suis toujours un peu curieux, souvent assez critique, mais aussi facilement admirateur.

Pour le close-up ce qui me gêne, c’est la présentation. Je trouve ça dommage qu’on n’a pas plus de close-up mis en valeur. Quand Bilis passe au Plus grand cabaret du monde, l’autre il claque des doigts « allez, viens, viens nous faire un truc. » Ca, j’aime pas. Quand René Lavand était passé, j’avais adoré. Il était sur scène avec des écrans vidéo. Il a fait son truc dans de vraies conditions. C’est super, c’est poétique, c’est excellent.

Actuellement, le close-up, c’est « allez viens nous faire un truc, viens nous distraire ». Ca « boufonnise » un peu le truc. Parfois j’ai un peu honte.

C’est pour ça que la magie professionnelle me gêne un peu, car quand tu veux aller voir un truc au cinéma, quand tu veux lire un livre, tu y vas quoi. Tu fais la démarche personnelle. En close-up, on est obligé de venir aux autres. Ce serait vachement mieux qu’on ait un endroit où faire du close-up et que les gens viennent te voir. T’es dans tes conditions, ton atmosphère. Là tu peux créer un truc sympathique avec de l’émotion.

Lionel : Justement, là nous sommes à Paris. Il y a des spectacles de magie. Tu fais la démarche d’y aller ?

Stéphane : Non, car je viens là pour bosser. J’arrive le lundi matin, je repars le vendredi soir. Tu vois, je ne suis même pas encore allé au Double Fond.

Lionel : Les artistes qui t’ont le plus influencé. Si je te demande de me citer quatre noms. Tu me dis quoi ?

Stéphane : Wahou. Je vais être super original !

Bon successivement, Bilis, c’est le mec qui m’a donné envie, mais il ne m’a pas forcément beaucoup inspiré.

Au début, Sylvain Mirouf passait au Studio Gabriel. Je suis tombé sur des trucs qu’il faisait et je trouvais ça frais au niveau de la présentation, techniquement très propre, donc j’aimais bien son style. Je passais des heures à remonter ses tours. Osmose, sa routine d’anneaux avec les cartes, j’avais adoré, je trouvais ça génial.

J’aimais bien ce qu’il faisait. C’est lui qui m’a fait bosser les pièces aussi.

Ensuite, le gros gros choc, je le dis dans le livre, c’est Tamariz. J’avais regardé une de ses vidéos et il m’avait tué, car il rompt complètement avec le stéréotype du magicien. Il arrive avec sa vieille chemise, son chapeau, il t’emprunte un jeu, il tue tout le monde avec un enchaînement de fou. Donc là, je me suis dit, oui c’est ça que je veux. C’est vraiment à partir de là que j’ai trouvé un petit peu la voie c’est à dire, le mec il arrive, il n’a rien du tout, il t’emprunte un truc et il te fait un truc excellent.

Alors, j’ai commencé à inventer mes trucs et à arrêter d’acheter mes pièces, mes balles mousse etc. Avec Tamariz, j’ai fait des économies en fait.

Ça, c’est magique. Bilis disait que c’est le magicien qui est truqué. C’est une belle image et c’est vers ça que je voulais aller.

Par ailleurs, il y a eu aussi Vallarino. Je l’ai vu en conférence et ça fait du bien de voir les gens en vrai. Parce qu’il faut l’avouer, la vidéo, ça arrange, la télé, ça arrange. Tu fais un dépôt double en vidéo, y’a un décalage de trois millimètres, personne ne voit rien. Tandis qu’en vrai…

C’est à partir de ce moment là que j’ai commencé à remettre en question mes tours. Est-ce que ce que je fais, c’est vraiment bien ? Est-ce que c’est vraiment présentable ? Est-ce que les effets sont bons ? etc. J’ai simplifié mes routines. Je les ai rendues plus directes et plus « réalisables » en condition du réel.

Sans compter que ton niveau est totalement différent en conditions réelles qu’à l’entraînement. Donc soit tu t’entraînes comme une brute pour élever ton niveau au maximum soit tu rends tes tours plus accessibles pour baisser ton niveau de stress.

Car pourquoi t’as du stress ? Quand tu fais un tour automatique, t’as pas de stress. Pourtant, c’est la même personne et les mêmes conditions. Donc si t’as du stress, c’est que tu sais qu’au fond de toi même, tes techniques ne sont pas au point. Que ton tour n’est pas réalisable.

Lionel : Tu as rencontré d’autres magiciens en vrai ?

Stéphane : Je vais souvent dans des congrès, des rendez-vous de clubs, etc. Là, je rencontre pas mal de gens. Mais pas forcément connus et qui gagnent peut-être à l’être.

Pour dire, je n’ai même pas rencontré Carlos Vaquera qui a fait la préface du bouquin. On lui a envoyé des vidéos. J’ai tourné tous les tours sur vidéo et il a accepté de faire la préface. Ce qui était important pour le livre, car je n’étais pas connu. Je sors un livre, mais qu’est-ce qui va inciter les gens à l’acheter ? Vaquera, c’était une sorte d’AOC pour le livre (rire).

Lionel : Sinon, en dehors des cartes, tu utilises d’autres supports ?

Stéphane : J’avais commencé à faire les pièces, mais j’ai remarqué que je transpirais un peu des mains et les pièces tombaient parfois. (rire). C’est gênant quand tu as 4 pièces à l’empalmage. Bon sérieusement, non. Y a tellement à faire sur les cartes, y’a tellement à réfléchir que je me suis engouffré la dedans et je pense que j’ai pas mal avancé. En tout cas, j’ai les idées claires et j’ai pas mal de voies à explorer et je suis un peu fainéant de tout recommencer à zéro dans un autre domaine.

Lionel : Parlons du livre. Tu as proposé un livre, « Altitude », il y a quelques mois de ça. À un moment donné, pourquoi on se dit « tiens ! je vais faire un livre. » ?

Stéphane : Alors, c’est vraiment une question de rencontre. J’arrive à Poitiers au bout de 3 ou 4 ans de magie et je rentre dans un super club. J’ai rencontré des gens géniaux. Moi j’étais à La Rochelle, je devais faire une heure et demie de route pour y aller le soir. On faisait la réunion, on allait au restaurant et vers 3, 4 heures du matin je rentrais pour aller en cours à 8 heures.

Donc, il y avait Frantz Rejasse, le futur éditeur du livre, qui faisait parti de ce club depuis assez longtemps. Il était secrétaire. On sympathise. Et lui, c’est un fana de bouquins. Son but c’était de devenir le Kaufmann de la magie française. Il était prof de maths et a décidé de tout laisser tomber pour monter sa maison d’édition.

Il fallait donc des auteurs. En plus, c’est notamment avec lui que j’ai bossé le numéro de l’AFAP où j’ai eu le premier prix. Je me suis dit qu’on avait un support et qu’on pouvait communiquer là-dessus.

En plus, je me suis dit que je pourrais me la raconter un peu car j’aurais fait un bouquin et voilà ! (RIRE).

Lionel : l’accueil du livre est bon ?

Stéphane : Honnêtement, on n’a pas eu de mauvais retour. Les gens qui l’ont acheté ont été satisfaits, je pense. Il ressort que la qualité du livre a fait plaisir. Ça faisait du bien d’avoir un beau livre de magie.

Après, j’ai pas eu de grands retours sur les gens férus de cartomagie. Évidemment, Carlos Vaquera a vu le truc et on connaît son avis.

Par contre un truc qui fait plaisir c’est que dans les conférences, on me dit que c’est rare que les gens achètent autant des livres. C’est vrai que mine de rien, le livre au niveau prix, c’est relativement cher, c’est un investissement. Autant pour une vidéo, tu donnes assez facilement, mais c’est pas forcément évident pour les livres.

Lionel : alors justement pourquoi un livre ? Pourquoi pas un DVD ? C’est peut-être même plus facile à faire.

Stéphane : Moui, peut-être. C’est aussi plus facile à copier ! (rire) Le mec qui photocopie les 300 pages, au moins il est motivé !

Je voulais aussi en arriver à ce concept de chercher les secrets dans le livre. On fouine, etc. Enfin, c’est le vieux débat vidéo / bouquin quoi.

Dans le livre, il faut aller chercher, c’est un bel objet en soi, ça s’emmène partout, ça laisse la place à l’originalité et à l’inspiration

La vidéo, on a tendance à copier et le contenu et le support (rire).

En plus, Frantz était vraiment un fana de livres, donc la question ne s’est pas posée. Ce n’est pas que mon livre, c’est vraiment notre livre.

Pareil que pour le numéro de l’AFAP. On était à trois pour le travailler. J’ai un pote à La Rochelle à qui je montre tout. On discute vachement. Quand ce que je fais est nul, il n’hésite pas à me le dire. C’est comme ça qu’il faut bosser. En étant honnête. C’est vachement dur d’être autocritique en magie.

Lionel : Tu te définis comment ? Comme magicien, cartomane, artiste ?

Stéphane : Pas artiste, car pour être un artiste, il faut se produire. Il faut créer quelque chose. Moi, je suis tout seul. Je crée un tour, mais c’est tout. Je ne vois pas ce qu’il y a d’artistique là-dedans.

Magicien ?… Je dirais plutôt que je fais de la magie, mais j’aime pas trop le terme.

Cartomanne, personne ne comprend (rire).

Lionel : Mais selon toi, il existe quand même des artistes magiciens ?

Stéphane : A un moment donné, c’était à la mode sur les forums ce débat. La magie est-elle un art ? Moi je trouve qu’il y a quand même pas mal de soucis sur la magie. La magie pour moi, c’est plutôt un vieux marché. Je ne sais pas combien de personnes font de la magie soit par profession soit par hobby, mais 80, 90 %, c’est quoi ? Ils achètent des tours et ils les font aux amis, à la famille ou en club, mais ça reste entre eux.

Ensuite, il y a peut-être 5 ou 8 % qui sont des professionnels, mais qui puisent dans un gros répertoire commun. Là-dedans, je ne vois pas bien où sont les artistes.

Et puis enfin oui. Il reste les artistes. Mais bon, la magie est-elle un art, on s’en fout quoi. La peinture est un art et moi si je peins, c’est nul. Si je fais des vidéos avec mes potes, je suis pas cinéaste.

Moi je crois qu’il y a des artistes qui font de la magie. La magie est-elle un art… C’est pas la question. Quand tu vois Arturo Brachetti sur scène, là tu te dis oui. C’est un artiste. Tu ris, tu as la petite larme. Ça, c’est génial. Ça c’est de l’art quoi. Tamariz est un artiste.

Après, même si on s’écarte un peu, j’ai vu récemment Christian Gabriel, le ventriloque qui a eu le grand prix au congrès de Nancy, ça encore c’est un artiste.

René Lavand aussi. Quand il te fait son truc, il te parle, tu es bercé par ses paroles.

Oui, il y a des artistes qui font de la magie, c’est sûr. Mais ils ne sont pas nombreux.

Lionel : Pour revenir au livre et à la technique. Tu dis dans « Altitude » que tu as une préférence marquée pour la technique.

Stéphane : Je ne suis pas féru de technique. Je ne me considère pas du tout comme très fort techniquement.

Tu vois, j’aime bien Ascanio. Il va à deux à l’heure. C’est technique ce qu’il fait. Je dis pas le contraire hein. C’est super technique, mais c’est pas le jongleur quoi. J’ai arrêté assez vite d’être jongleur.

Le truc aussi, c’est que j’aime bien tromper les gens par la technique, mais aussi par l’aspect psychologique. Je n’aime pas les tours dans lesquels il n’y a qu’une solution technique.

Un truc qui est technique, c’est par exemple la prise de break sur les cartes. Ça, c’est de la technique utile, car elle est cachée. C’est plus dans la finesse que ça se passe.

Lionel : Comment définis-tu le niveau technique du livre ? Parce que pour les personnes, on va dire, d’un niveau moyen, c’est quand même d’un niveau assez élevé.

Stéphane : Oui. Mais c’est un certain type de technique. C’est de la technique assez fine. Je ne demande pas de savoir faire des sauts de coupe dans le livre, ni de savoir faire des cartes boomerangs, des projections de folie ou autres.

Par contre, c’est vrai que dans les tours, si tu as deux cartes et que tu as un décalage d’un millimètre entre les cartes, alors ton tour est foutu. Sur le tour Altitude, tu as une carte supplémentaire tout le long du tour. Si tu n’arrives pas à la gérer comme si tu n’avais qu’une seule carte, alors le tour ne marche pas.

Le touché de carte me semble être le plus important. Faire une levée double qui ressemble à quelque chose.

Le tour que je trouve extrêmement fort, et je le fais souvent quand je fais du close-up, c’est la simple carte transformée dans la main du spectateur. Au niveau technique, il suffit juste de savoir faire une levée double. Mais conceptuellement, si tu es capable de prendre une carte de la retourner et qu’elle change, pour le spectateur c’est génial. Ta seule difficulté c’est de savoir manipuler ces deux cartes comme une.

C’est pour ça que j’avais vachement bossé à une époque Ascanio parce que lui il était dans ce trip là. C’était ça le principe. Si tu sais manipuler deux cartes comme une, tu fais des trucs de fou.

Lionel : Pour rester dans le domaine, si tu devais citer un tour ou même une technique qui suscite en toi le plus d’admiration. Ce serait quoi ?

Stéphane : Je te parlais de la cassette de Bilis tout à l’heure et bien je trouve que le tour Les mélanges du monde est génial. Notamment, le mélange face en l’air face en bas. Je trouve ça exceptionnel. Voilà un exemple de technique que j’adore. C’est pas technique dans la réalisation, mais c’est super technique dans l’invention et très magique pour le spectateur.

La version de Paul Cury d’ Out of this world, je la trouve géniale aussi. Tu vois, c’est pas des tours très techniques.

La levée double aussi est une technique admirable.

Pareil, le tour de la carte fantôme avec le Biddle move. Ce tour est une merveille. Si tu le présentes bien, tu as quatre ou cinq effets différents pour une seule technique à réaliser. C’est l’idéal ! Tu as plein de temps différents et une foule de motivations pour t’amuser avec le public. Génial.

Lionel : Alors si on a envie de voir Stéphane Chenevière actuellement. C’est possible ?

Stéphane : Faut avoir de la chance (rires) ! On va prendre un stand au congrès AFAP à St Étienne début octobre. J’y serai quatre jours pour présenter le bouquin. Sinon, il faut aller sur le site internet voir deux ou trois vidéos mal tournées (rires). Sinon, c’est vrai que j’ai pas de représentations. Cet été j’avais envie de m’y remettre. Mais c’était plus sur La Rochelle. Prendre une table et faire des tours. Mais j’aimerais bien quelque chose dans l’esprit « on vient me voir ». Pas forcément pour l’argent, mais pour le pur plaisir.

Autrement, il faut guetter les conf. On a pas mal tourné. On a fait Bordeaux, Limoge, Poitiers, Paris, Troyes récemment, etc. On tourne un petit peu quoi. Dès que l’on nous sollicite pour des conf, on est tout le temps partant.

Lionel : Tu as des projets à court terme ou à long terme ?

Stéphane : Oui. J’avais envie de faire le concours de l’AFAP. Je m’étais remis à bosser un numéro. C’est pas évident. Il faut être encadré. Il faut bosser en équipe. Mais je me confronte encore une fois au problème que je fais de la magie impromptue et que je dois faire un numéro. C’est contradictoire. On demande à des gens de faire des numéros qu’ils ne pourront jamais refaire pratiquement de toute leur vie puisqu’on leur donne des conditions qu’ils n’ont jamais en réalité.

Les mecs ils sont habitués à faire du table en table et là, tu les mets dans un théâtre de 800 personnes et tu leur demandes de présenter leur truc. C’est mort, c’est creux, c’est vachement dur. Il faut donc faire un numéro. Voire, ils mettent une petite musique et ils font une démonstration. Ce n’est plus du close up.

Il y aurait plein de Double Fonds partout avec des gens qui font leurs numéros, là tu aurais plein de superbes numéros de close up.

Sinon, à long terme, pourquoi pas un deuxième tome du bouquin. Je cherche. Je cherche tout le temps. En ce moment je bosse depuis un mois le concept de l’huile et l’eau. J’aimerais trouver quelque chose de pur.

Lionel : On arrive à la fin de l’interview. Y a-t-il des questions que tu aurais aimé que je te pose et que j’ai oubliées ?

Stéphane : (rires). Très bonne question ! Non, franchement, c’était bien. Les questions étaient très bonnes, rien à redire.

Lionel : Merci beaucoup Stéphane, je suis sûr que tout ça va passionner les membres LSP.

Stéphane : merci à toi et merci à eux.

Paris, le 2 juin 2004.

Pour découvrir les vidéos des tours tirés du livre de Stéphane, c’est ici : http://perso.club-internet.fr/frejasse/magie/cheneviere/extraits%20vid.htm

Pour commander le livre, c’est ici : http://cheneviere.fr.st/

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